Introduction

La poudre noire, une pratique actuelle et des références passées

Dans ce blog les thèmes abordés sont répartis dans les onglets accessibles sous le titre:

L'onglet "Historique des revolvers à poudre noire cal.44" (en cours) qui contiendra les thèmes suivants:  

• thème 1 : l'évolution des revolvers colts à poudre noire, cal.44, à  carcasse ouverte
• thème 2 : les principaux modèles de revolvers à poudre noire qui leur ont fait concurrence : les revolvers à carcasse fermée

L'onglet "Entretien, fonctionnement et réparation des revolvers à percussion" (en préparation)  qui contiendra les thèmes suivants  :

• thème 3 : la fabrication des balles et le chargement d'un revolver à poudre noire
• thème 4 : le démontage et le fonctionnement des colts
• thème 5 : un article sur le Walker 1847, une arme légendaire mais mal utilisée

Pour changer d'onglet, il faut revenir en début de page sous le titre.

1/ Philosophie politique 

Ce blog est destiné à ceux qui ne connaissent pas la poudre noire et vise à leur donner envie de s’initier à cette activité peu connue. La passion des armes est mise en cause par la bien pensance qui souhaiterait que l’homme soit nu face à un état sur armé et face à une délinquance qui tire profit d'une idéologie "non violente" et angélique. Mettre un peuple désarmé face à une délinquance armée conduit le peuple à réclamer plus de désarmement du peuple... et plus d'Etat, plus de police: le cercle est alors bouclé!

L'histoire européenne est dominée par la volonté de désarmer le peuple. Un peuple désarmé est un peuple soumis. Dans le même temps "la société" (dit-on) développe son potentiel d'armement, des armes toujours plus raffinées et plus puissantes entre les mains de l'Etat, mais un Etat qui s'éloigne du peuple. Un Etat armé menace notre sécurité quand il n'est qu'un instrument entre les mains des politiques et des puissances économiques internationales: la première étape vers la domination, qu'elle soit inspirée par une idéologie nationaliste, ou économique, ou par le pouvoir et la corruption, c'est le désarmement du peuple. Cette conviction de ma part ne signifie pas que la loi des armes soit la voie de la liberté, mais l'absence d'armes entre les mains du peuple est à coup sûr la voie de l'asservissement. Les francs avaient comme idéologie, qu'un homme armé d'une épée est un homme libre. Le "français" que je suis ne renie pas cette conception.

L'idéologie actuelle entretenue par les médias favorise l'angoisse des armes et la politique sécuritaire qui la renforce : "Désarmons et nous vivrons en paix ", tel est le discours des politiques. Ne tombons pas dans cette conception naïve qui nous transforme en victimes potentielles: Charles de Gaulle a écrit: « Tout homme qu'on désarme est un prisonnier ». A méditer.

L’univers des « poudreux » est très inspiré par le modèle américain des années 1850-80 où le mot liberté est au fronton des valeurs. Aux Etats Unis, où précisément l'angoisse sécuritaire est au zénith, le sentiment de sécurité repose sur le principe contraire: chaque citoyen est libre et de ce fait il est en droit d'être armé, Droit fondamental qui est inscrit dans la constitution américaine et sur lequel « Le deuxième amendement de la Constitution des États-Unis d’Amérique garantit pour tout citoyen américain le droit de porter des armes. Il fait partie des dix amendements passés le 15 décembre 1791, couramment appelés « Déclaration des Droits » (Bill of Rights). La codification du droit de porter des armes dans le Bill of Rights fut influencée par la peur que le gouvernement fédéral pourrait désarmer le peuple afin d’imposer des règles par l’intermédiaire d’une armée de métier ou d’une milice, puisque l’histoire avait montré la façon dont les tyrans éliminaient la résistance en retirant les armes au peuple et en rendant illégal le fait d’en conserver afin de supprimer les opposants politiques. Dans District of Columbia v. Heller (26 juin 2008), la Cour suprême ordonna que l’autodéfense soit un élément central du droit. » Extrait de Wikipédia.

En France les revolvers à PN, copies d'armes historiques antérieures à 1870, sont classés en 8ème catégorie. Pour ceux qui comme moi sont passionnés par les armes à poudre noire, cette situation nous donne un sentiment de liberté: aucune nécessité de déclaration ou d'autorisation conditionnelle pour réaliser une collection à domicile. Cependant les armes à poudre noire sont des répliques fonctionnelles que l'on peut utiliser dans un club de tir, à moins de disposer d'un stand de tir personnel. Les armes de poings ont fortement évolué, mais le plaisir procuré par l'utilisation des armes à poudre noire demeure intact: un poudreux est donc souvent un tireur et un collectionneur qui n'a pas à craindre de devoir se séparer de sa collection le jour où il ne fréquente plus le club de tir. Il se sent "pleinement propriétaire" de ses armes, qu'elles soient destinées à l'usage en stand ou à la collection privée. Tel n'est pas le cas d'un tireur qui utilise des armes automatiques ou des armes postérieures à 1870: le jour où il cesse de fréquenter le club, il perd ses droits à la propriété et doit tout revendre.

Les revolvers cal .44 que je présente, sont ceux qu'on utilise dans les stands de tir; ce ne sont pas des armes qui ont valeur de collection, puisque ce sont des "répliques", bien que leur esthétique soit plus attrayante que celle des armes modernes (que je trouve impersonnelles). Je présente 4 colts de la "grande époque" (guerre de sécession) et quelques revolvers "cap & balls" qui, tous, ont un bon fonctionnement, des performances honorables ou très bonnes et qui sont reproduits par des fabricants (italiens pour la plupart) selon les modèles d'origine, à quelques nuances près. Ceux qui ont l'esprit collectionneur, ne trouveront donc pas matière à satisfaire leur curiosité dans ce blog. Le critère qui me fait choisir ces armes courantes, c'est leur aptitude à servir sur un pas de tir. Autrement dit, ce sont des armes toujours produites et qui fonctionnent: pour moi ces armes sont "identiques aux armes d'époque", si ce n'est qu'elles sont entretenues et belles ! Je ne vois rien qui les dévalue.

2/ La poudre noire, une pratique, une culture,  un loisir 

 

Comme pour toutes les armes, l'utilisation de revolvers à poudre noire demande des précautions, une connaissance de leur fonctionnement, une connaissance responsable de tous les risques encourus lors des manipulations, ainsi que des règles d'usage sur les pas de tir et enfin des règles concernant le transport des armes. Ceci étant, l'univers de la poudre noire est une bulle de liberté dans un univers de plus en plus réglementé concernant la possession d'armes. Disposer d'une arme de tir et de collection est pour moi incompatible avec ce que j'appelle "la liberté conditionnelle". Ce blog vise à donner des bases à celui qui veut tenter l’aventure de la poudre noire et l'orienter dans le choix de ses armes, lui faire découvrir les principales répliques de revolvers de l’époque de la guerre de sécession, car c’est aux EU que ces armes se sont développées d’une façon fort originale, avec des personnalités tout aussi originales que celle de Colt ou d’Ebenezer Starr qui furent des passionnés. Mon but est de fournir les connaissances qui entourent l’utilisation des revolvers à poudre noire, les loisirs, l'entretien des armes, l'évaluation d'une arme à acquérir, etc, d’en faire une synthèse, de permettre d’orienter les choix, tout cela sans avoir à consulter de nombreux sites. Pour ce qui est du tir de précision en concours, ce n'est ni ma pratique, ni mon ambition actuelle. Je suis partisan d'une pratique de la poudre noire qui ne s'inscrit dans aucun cadre réglementaire, alors que les concours sont des activités très encadrées. Ceci étant, la porte reste ouverte ...

Un tireur à la poudre noire ne peut se contenter d'acheter une arme de tir, il lui faut aussi du matériel d'entretien, de réparation. Les "poudreux" sont par la force des choses ou par goût personnel des 'bricoleurs", une attitude qui va de pair avec la créativité. Les armes anciennes sont des sources permanentes de recherche de solution et d'adaptations. Un "poudreux" est donc fatalement conduit à disposer d'une pièce réservée à son matériel, quand ce n'est pas un véritable atelier, sinon il encombre la cuisine au retour du stand de tir, quand il doit faire le nettoyage de ses armes ! Ce matériel se développe, se spécialise au fur et à mesure du temps ... La liste des outils "utiles" est assez longue, elle va du tournevis au four à fondre le plomb, sans parler des produits de "bronzage" des aciers qui constituent une véritable alchimie destinée à rénover et de customiser les armes .

Les tireurs qui ont le goût des armes modernes ne peuvent pas partager notre plaisir pour des préparatifs avant le tir à la PN : nos intérêts ne sont pas identiques. Alors qu’une cartouche métallique se glisse dans un barillet et que le revolver est instantanément prêt pour le tir, un revolver à poudre noire demande un temps de préparation: certains tirent à l'ancienne, chargeant l'arme sur le pas de tir, ce qui ralentit fortement le rythme du tir. D'autres comme moi, mais encore rares, viennent sur le pas de tir avec des barillets tout préparés, instantanément prêts pour le tir et dès lors, nous sommes en capacité de faire du tir "moderne", à cadence rapide.

Mais c'est surtout l'entretien qui fait la différence. Le tireur à PN doit, dès la fin du tir, procéder à l'entretien de ses armes pour les protéger de la corrosion que provoquent les résidus de poudre noire. Le "poudreux" aime consacrer du temps à préparer ses armes et ses munitions. Récupérer du plomb, couler ses balles, charger ses barillets, c’est un plaisir ! Et quand on aime, on ne compte pas son temps. Il en va de même du nettoyage après le tir . Ce qui pour certains est une corvée, est pour un poudreux le plaisir d’astiquer ses flingues, de les bichonner pour leur prochaine sortie ! Le stand de tir est un lieu de convivialité très important où les passionnés se retrouvent pour échanger des connaissances et le reste...

Autre aspect de cette activité, les collectionneurs d'armes voyagent, allant d'une bourse aux armes à l'autre, allant de la Belgique à d'autres régions de France, pour éviter d'acheter leurs armes sur des sites de vente d'armes d'occasion (achats sur photos), tel que NaturaBuy, un site où la vente se fait sans garantie et ouvre la porte à des récupérateurs qui font passer des pétoires pour des armes en état de fonctionnement. Voir une arme avant de l'acheter est la meilleure façon de l'acquérir, sinon, c'est une opération à risque.

La convivialité devient aussi une ouverture vers l'anglais et la culture américaine, qui en matière de poudre noire, constitue une source incontournable, car c'est au EU que les revolvers à PN ont connu un essor exceptionnel et leur développement, et c'est là-bas qu'ils sont encore très pratiqués.
 

3/ Ma pratique de la poudre noire, un peu à contre courant de la rétro-tradition  

 

Un mot concernant mes propres choix : mes armes sont toutes du calibre 44 ou 45, balles rondes ou balles ogivales en plomb que je coule avec des moules. Ces répliques d’armes utilisées durant les guerres aux EU sont aujourd’hui fabriquées en Italie, producteur presque exclusif de ce genre d’armes sur le marché américain, avec quelques fabricants espagnols. On les qualifie de « répliques », terme parfois péjoratif, sachant qu’elles sont plus parfois de meilleure qualité que certains originaux. Mais les originaux constituent des objets cultes pour des tireurs qui considèrent que les copies doivent rester des reproductions exactes. En soi, une réplique doit conserver les caractéristiques de l'original, mais de petites modifications et adaptations ne sont absolument pas contraires à l'esprit de l'époque, où les armes à poudre noire étaient "adaptées" par leur propriétaire.

 

  

Entre l'esprit du collectionneur et la pratique du tir, il faut faire des choix.

 

En tant qu’objets de collection, les originaux sont hors de prix. Cependant en tant qu’arme de tir une réplique risque d’être de meilleure qualité, car les armes d'origine sont fragilisées par le temps ! Le tireur à PN est souvent partagé entre l’esprit collectionneur qui privilégie le caractère historique de l’arme et l’esprit « tireur » qui privilégie son usage actuel. Pour ma part, comme le faisaient les militaires ou les civils américains qui utilisaient les colts et autres revolvers, une arme est toujours un potentiel que le tireur s’offre et qu’il adapte ou modifie selon ses besoins. La poudre noire n’est pas une religion et chaque tireur peut légitimement personnaliser son arme, la rendre mieux adaptée à l’usage qu’il veut en faire. C’est en cela que le mot liberté prend son sens. Pas de fétichisme. J'aime les revolvers à poudre noire, une découverte que j'ai fait tardivement et qui inclut l'aspect esthétique de ces armes : je les customise, je les photographie et je tente de leur donner un caractère personnel. … j'aime plus particulièrement les colts qui ont quelque chose de particulier, alliant le bronzage, le jaspage et l'acier poli. En voici quelques-uns qui m'enchantent. J'aime aussi le pas de tir où les armes retrouvent leur usage.

Dans ce blog, je donne les références de vidéos trouvées sur le net qui me semblent illustrer mon inventaire et mes commentaires. Je fais notamment référence à celles produites par Michel Bottreau : le citer n'est que la reconnaissance de la qualité pédagogique de son travail et de notre commun intérêt pour la poudre noire. En regardant ses vidéos, on fait en 1h le tour des méthodes de préparation des armes et des techniques de base. Dans sa pédagogie, il est surtout question du « Remington 1858 New Army », modèle qui nous amène à un style de tir plus actuel, car ce revolver dispose d’un système de rechargement rapide. Ceci étant, j’entends remettre en valeur des colts qui ont autant de facilité de fonctionnement que le Remington 1858 ou qu'un Rogers & Spencer.